Les mots de Deal ô
Salutations au printemps
Salutations au printemps
Tout me réjouit, même le ciel gris .
L'oiseau qui passe est ce un rapace ?
Déployant ses larges ailes , il se laisse porter par les courants bien veillants,
Économisant l'énergie de battements d'ailes bien fatigants .
N'aurait il pas mal à la tête le liseron qui tourne en rond ?
Faisant de toute branche rigide son meilleur compagnon sans son approbation .
Un peu envahissant , je dirais même étouffant cette plante qui s'invite , qui entoure de ses bras , empruntant à autrui toute tige disponible pour en faire son squelette dont elle est démunie , quitte à en prendre la vie.
Un peu sans gêne cette invitée surprise qu'on se le dise.
Les insectes bourdonnent et les oiseaux f redonnent la même symphonie ,
Ils sont bien tous à l'unisson , et bientôt le grillon , par ses frottements d'ailes rajoutera tous les aigus manquants à ce bien joli chant du printemps en éveil .
Tout me réjouit tout m'émerveille .
Profiter de l'instant , de ce doux moment , de ces beaux paysages , des arbres fraîchement vêtus de parures vert tendre .
Des iris éphémère apportent la touche couleur tout au milieu du vert .
Elles ont attendu tout l'hiver pour cet instant magique , offrir pour quelques heures , quelques jours seulement ses jolies têtes violette qui dansent au gré du vent ..
Cezanne , Monet , Rembrandt ont depuis bien longtemps sublimé la nature .
Héritage sacré de ces années passées .
Tout me rejouit même le ciel gris .
Et puis toutes ces odeurs qui chatouillent les narines, qui nous transportent , qui nous enivrent , c'est l'odeur du printemps , mélange délicieux et délicat du lilas , du muguet et des petites fleurs des champs .
C'est indéfinissable , mais tellement bon tellement plaisant .
Tout me réjouit tout m'émerveille .
Profitons de l'instant , profitons de la vie , profitons du printemps .
Deal ô
Je suis Charlie
je suis Charlie , trois mots en noir et blanc , et pourtant rouge sang
je suis Charlie , tu es Charlie , nous sommes tous des Charlie depuis le sept janvier
nouvelle identité sur les réseaux sociaux , les photos remplacées , changement de profil ,
ces trois mots rassemblent l’humanité , nous unissent à jamais , pour toujours tatoués
la mémoire imprimée , ne jamais oublier nos artistes , nos amis
tombés pour défendre la liberté , notre liberté ,
liberté de dire , liberté d’écrire ou bien de dessiner .
Et toi la marionnette , le pantin désarticulé , cerveau lavé , mains armées ,
comment as-tu pu tirer sur des hommes de papier ?
rien pour se protéger de ta haine nourrie
auprès de ces méchants cachés au Moyen-Orient .
Ils se sont pris pour qui ? pour des juges , des héros , des tout puissant ?
Pour retirer ainsi la vie de pauvre gens .
Au nom de Dieu ou de quelques prophètes ,
vexés d’etre un peu chahutés , caricaturés , juste dessinés .
Vous avez fait coulé le sang , vous les mauvais vous les méchants.
Depuis coulent nos larmes dans les rassemblements ,
les yeux rougis , la gorge serrée , pas de violence , pas de vengeance
mais dans une infinie tristesse des foules de Charlie dans les villes réunis .
Nous sommes entrés en guerre contre la barbarie , contre les abrutis ,
jamais courber l’échine ou se mettre à genoux ,
devant ces fanatiques , ces extrémistes , ces fous ,
toujours restés debout , nous les Charlie pour le reste de notre vie .
La photographie
Qu'elles soient en couleur, sépia, ou noir et blanc
peu importe le format, numérique, argentique
elles sont seuls témoignages, elles figent un court instant
des vies présentes ou bien vécues il y a fort longtemps
Les photographies sont nos fidèles compagnes, nos amies.
Elles se cachent partout, envahissent nos maisons.
La porte du frigo ou bien celle du placard, le dessus du bureau.
Que ferions nous sans elles ? Sans nos chères photos,
mémoire des grands-parents, de notre tendre enfance
période tranquille des jeux, des rires, de l'insouciance.
Entassées dans un carton, toute la famille est là.
Anciennes générations dont on ne connaît plus les noms
Photos jaunies par les années, photos travaillées ou simples clichés,
portraits anciens aux traits figés
silhouette rigide, sérieuse, posée pour la postérité,
chaussettes remontées, chaussures cirées, chemises bien repassées
cols amidonnés, cheveux gominés, tout y est.
Et toi le soldat qui es-tu ? Quels combats ?
Tu es très beau, très fier avec tes belles médailles
avec tes belles moustaches, dans ce bel uniforme,
Mais quelle misère caches-tu ? Oh combien de batailles ?
Et toi petit garçon au regard lointain, au regard chagrin
gosse de bonne famille, prêt pour la cérémonie
de l'image rectangle dont on est pas peu fier.
C'était le temps jadis.
Aujourd'hui bien vite prises
toutes ces photographies, voici le numérique, nouvelle génération.
On en prend par milliers et si on sait regarder
quelques soient les clichés, pour un très court instant,
on pourra même entendre les blagues des enfants et leurs billevesées.
Texte de Deal ô
Vis ta vie
profites du temps qui passe
profites de ta vie, « to be or not to be »
tel à la rose qui fane, aux pétales jaunies
Tes cheveux grisonnant portent ta trace du temps
profite de chaque minute, vis donc le présent
on ne sait combien de temps durera le voyage
mets donc de côté, au fond de ta mémoire
les meilleurs souvenirs, tous les plus beaux moments
pour que le temps venu, quand ton corps ne pourra plus
quand tes jambes fatiguées refuseront d'avancer
quand le chant des grillons te semblera lointain
et que celui des oiseaux ne te réveillera plus
il te restera alors comme du miel sur la bouche
tes plus beaux souvenirs des années écoulées
tu repasseras les films de tes années passées
tu n'auras pas de regrets, tu n'auras pas de remords
si tu as su profiter de tes belles années
Texte de Deal ô
La vache
oh toi pauvre vache laitière
tu dois payer bien cher le droit d'être pur beurre
60l de lait, voilà le ton donné
et pas le droit de discuter, de tergiverser
sinon prend garde à toi
à défaut de boisson, il y a toujours la reconversion
tu pourrais bien demain finir dans nos assiettes
tu n'as plus beaucoup de plaisir
plus beaucoup de loisir, produire, produire
même pas le loisir d'une baisse réglementaire
même la production n'est plus une mince affaire
la main du vétérinaire a remplacé
le taureau bien membré
même plus le droit de s'envoyer en l'air
même plus le droit d'être mère
puisque à peine né, ton petit veau
te serra retiré, sans faire connaissance
allez hop enlevé !
Juste bonne pour la traite
il ne fait pas bon d'être vache dans notre société.
Texte de Deal ô