Mes petites créations ...

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Ma copine Marceline

campagne

« Ah te voilà, Marceline ! Dis comment ça va ?

- Eh on fait aller, avec le beau temps qui revient, on va quand même pas râler !

- Tu as eu des nouvelles de Paul ?

- Vé, m'en parle pas, il est pas sorti hein, je le sens pas ce docteur, tous les mêmes, dès qu'on va les voir, ils nous trouvent quelque chose, ils vont le regarder à la caméra, et puis déboucher les tuyaux, le choréstérol qu'il dit, avec la bonne cuisine à l huile d'olive, je vois pas où je lui en donne du choréstérol.

- Cholestérol, Marceline, quand même prononce bien ! Qu'est ce que tu nous fais là, dans ta bassine encore.

- J'écosse les petit pois, ils ne sortent pas tout seuls. Dis tu as vu monsieur le maire, il est passé au marché hier, serrer des mains par ci pas là, tout sourire hein, i' fait le beau avec les élections qui arrivent, faux-cul va, science de la politique oui, science de l'enculade plutôt.

- Hé tu l'as dit. Tiens v'la Paco, i' peut pas arrêter de klaxonner comme ça celui là, il me fait gueuler le chien, je croise les doigts pour pas avoir de courrier, il y a plus jamais rien d’intéressant dans la boîte aux lettres, les cartes postales aujourd'hui, c'est fini.

- Tu rigoles moi j'aime bien le courrier, j'attends mon catalogue de La Redoute, il font des bonnes soldes, hein.

- La redoute ça porte bien son nom, redoutable je te le dis, il t'offre une couverture gratuite, comment il appelle ça déjà, le plaid, mais en attendant tu dois commander pour 40 euros de trucs que t'a pas besoin, d'ailleurs le plaid t'en avait pas besoin non plus. Bon faut bien s'occuper hé.

- Allez ma Jojo, je te laisse prendre le soleil, pour dire vrai t'as l'âme du lézard, faut que je rentre préparer, j'ai ma fille avec ces deux gosses qui viennent déjeuner.

- Ouh ils vont te faire le bazar encore.

- Je l'aime ce bazar tu sais c'est ça la vie. »

Ce matin comme tous les jours, je sors sur le pas de ma porte, quand on n'a pas de jardin, on prend possession de sa rue, je tourne ma tête vers la maison mitoyenne, celle de ma copine Marceline, je regarde sa chaise. Je sens mes yeux qui me brûle, ma gorge nouée, j'arrive pas à croire, qu'elle va pas sortir pour me raconter les tous et riens de la vie. J'arrive pas à croire qu'elle est tombée Marceline, et qu'elle ne se relèvera jamais. Paco passe et klaxonne, le soleil brille, tout à l'air comme hier, comme si rien n'avait changé. Mais plus rien ne sera pareil, Marceline est tombée, jamais je ne me relèverai.

 

 

merci à Leiloona qui propose ses ateliers d'écriture sur http://www.bricabook.fr/ 

 

 

 

photo de Romaric Cazaux

 

 

 



27/09/2013
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