Mes petites créations ...

Mes petites créations ...

Obsession

couloir

 

Elle ne devrait plus tarder, je connais ses habitudes par cœur, cela fait des mois que je l'observe, que je passe sous ses fenêtres. Aujourd'hui je n'y tiens plus, je veux la voir, lui parler encore, la persuader qu'elle fait erreur, la convaincre que c'est moi qu'elle aime. J'ai froid dans ce couloir. Je me souviens qu'il y a quelques années, nous nous sommes aimés ici derrière cette porte cochère, on avait tant besoin l'un de l'autre, nos corps s'appelaient si fort qu'on n'avait pas pu attendre de monter à l'étage. Toute cette fougue, toute cette passion, elle ne peut avoir oubliée, elle se leurre avec lui, c'est lui qui la trompe, qui l'illusionne, la manipule. Moi je le sais que c'est la femme de ma vie, je le sais, il faut qu'elle se souvienne. Je sens des courbatures dans mon dos, je suis contracté, ce courant d'air me glace. Et dire qu'il est peut-être là haut dans notre appartement, comment peut-il oser, peut-être que lui aussi l'attend, mais je me le promets, elle ne retournera pas le voir, elle va comprendre. Elle me l'a dit elle même, que j'étais un homme formidable, qu'elle m'aimait. Elle va ouvrir les yeux, il ne peut en être autrement. Mes amis me disent tous de lâcher prise, que c'est fini, ils ne comprennent pas, ils ne savent pas ce qu'aimer veut dire. Je crois en nous, j'ai la foi, elle habite mes entrailles...

Des petits pas rapides sur le bitume, c'est elle.

«  Camille..., dit il d'une voix tremblotante.

- Luc, tu es là, tu as besoin de quelque chose.

- Il faut qu'on parle, juste quelques instants.

- Je ne sais pas, je t'ai tout dit, tu sais, je t'aime beaucoup Luc, mais je ne t'aime plus, tu comprends, c'était une belle histoire mais c'est fini, il faut que tu ailles de l'avant maintenant. Ne me regarde pas comme ça.

- Tu dis n'importe quoi, il ne t'aimera jamais comme je t'aime, on était heureux ensemble, je ne t'en veux pas, je sais que c'est de sa faute, tu vas revenir, on va être heureux tu vas voir comme avant. »

Elle se dirige vers le digicode, il la retient par le bras.

«Ne monte pas, écoute moi encore.

- Luc tu te fais du mal, arrête, pars s'il te plaît.

- Tu ne m'as pas bien compris, on restera ensemble, tu es à moi, répondit-il d'une voix dure.

- Luc tu me fais peur, laisse moi.

- Jamais ! » Il sortit une arme et le glissa sur sa poitrine. Si tu ne veux pas vivre avec moi, tu mourras avec moi.

- Excuse moi, on va aller au café, on va prendre le temps de discuter, tu as raison, je suis peut-être allée trop vite.

- Ne me mens pas, je te connais, n'ai pas peur, tu es avec moi.

Il l'embrassa, la plaqua contre le mur, la pénétra , et quand il fut en elle, lui sussura

au creux de l'oreille, «je t'aime éternellement ma Camille » à ces mots il appuya sur la gâchette par 2 reprises la première vers elle , la seconde vers lui. Leurs deux corps s'effondrèrent sur le sol.

«  J'ai encore un peu froid Camille, mais ça va mieux maintenant que tu es avec moi, c'est bon de s'aimer. »

Luc mourut sur le coup, Camille par miracle fut sauvée.

Une année s'est écoulée, drôle d'anniversaire. Elle revient pour la dernière fois dans son ancien immeuble, elle revient pour lui dire adieu, pour lui pardonner sa folie, elle s'assied à l'endroit où il la prise pour la dernière fois, elle pleure sa mort, sa culpabilité, elle pleure aussi la chance d'avoir survécu. Elle dépose un lys blanc sur le sol, et lui dit «  Repose en paix Luc. »

Elle s'en va, sort de l'immeuble, elle se sent frissonner, déglutit, elle a un goût amer dans la bouche, elle ferme les yeux, ne se retourne pas.

Derrière la porte cochère une ombre se dessine.

 

 

merci à Leiloona qui propose ses ateliers d'écriture sur http://www.bricabook.fr/ 

 

 

 

photo de Romaric Cazaux

 



14/09/2013
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