Mes petites créations ...

Mes petites créations ...

Mon enfant

 

« Tu es bien là, ma minette, quelle jolie poupée, c'est bon une petite balade. »

Elle embrasse sa fille, les yeux plein d'émerveillement devant cette toute petite créature, devant la magie de la vie. Elle s'assit sur un banc profitant quelques instants d'une trêve sous le si doux et si rare soleil d'hiver.

«  Maman, je peux aller jouer avec les bateaux flottants sur le petit bassin ?

- Oui ma grande, va je te regarde. »

Comme elle avait grandi vite sa belle Emilie, quelle vitalité. Ses deux filles, ses deux perles, ses bonheurs, sa force d'avancer. Elle était perdue dans ses pensées, essayant d'y faire un tri, de faire le point. La vie n'avait pas été des plus tendres avec elle, deux filles, deux pères différents, deux histoires sans avenir, et maintenant... comment avancer, tout ce poids sur ses frêles épaules, toutes ces responsabilités, trop vite, trop jeune. A un carrefour de sa vie, elle ne savait plus quel chemin emprunter, tout ce qu'elle avait envie était de prendre ses enfants et de fuir vers un ailleurs, recommencer, loin des quand dira-t-on, loin des souvenirs souffrants, trouver un autre chemin , oui partir.

« Emilie attention ! »

Trop tard la petite voulant rattraper le bateau avait fini à l'eau. Elle courut vers elle, la repêcha, l'entoura de son manteau pour la réchauffer. La petite toute penaude, était en pleurs, surprise par sa chute, elle avait eu sacrément peur.

« Ma puce, et bien, te voilà toute mouillée, allez viens ce n'est pas grave, on va rentrer chez mamie et je vais te préparer un bon bain chaud avec un chocolat et on piquera même les petites madeleines de papi !»

Elle revint vers le landau, mais il avait disparu...

«  Mon bébé, au secours, on a volé mon bébé, Camillllllle..... !!!»

Elle courut de tous les côtés du parc, et au loin aperçut la silhouette d'un homme poussant son landau, elle reconnaissait bien ce manteau bleu à capuche, c'est elle qui le lui avait offert pour leur Noël l'an passé, juste avant la naissance de Camille. Elle hurla de tout son saoul : « Arrêtez le ! Il kidnappe ma fille ! » Mais trop tard, il était déjà loin, elle ne put le rattraper, et s'arrêta, tremblante, essoufflée, le cœur compressé dans la poitrine, Emilie était en panique. « Il n'a pas le droit de me la prendre ! C'est ma fille ! ». Elle se sentait si mal, si meurtrie dans sa chair de mère, c'est comme si on venait de lui arracher une partie d'elle même, elle trouvait ça si injuste, qu'elle en oubliait presque qu'il était aussi le père de cette enfant.

Quelques années plus tard en partant à l'autre bout du pays, sans vraiment le vouloir ni s'en rendre compte, c'est elle qui la lui dérobera.

La faute n'en revient à personne, la vie est ainsi faite, imparfaite.

 

merci à Leiloona qui propose ses ateliers d'écriture sur http://www.bricabook.fr/ 

 

photo de Romaric Cazaux



25/05/2013
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