Mes petites créations ...

Entre elle et moi, comment ça a commencé ? Cette histoire va vous semblez bête, insignifiante, voire banale, mais parce que c'est la mienne, pour moi elle est exceptionnelle. Imaginez vous, une nuit de fin septembre, Paris, une rue déserte, j'étais là, à fumer ma clope, perdu dans mes pensées, j'avais peut-être l'air d'attendre quelque chose, quelque un. Et pourtant cela faisait un moment que je n'attendais plus rien , sinon la fin, ma fin. Je n'avais pas d'espoir car je n'avais pas envie d'en avoir, cette maladie au fond m'arrangeait, m'offrait mon échappatoire, je me demande à quel point je ne l'ai pas choisie. Alors cette apparition, cette fille... vous imaginez bien que je n'étais pas prêt... d'ailleurs elle ne m'en a pas laissé le temps. Elle est arrivée vers moi, telle une pile électrique :

«  Excusez, vous n'auriez pas du feu ? » Je lui tendis mon briquet, un peu agacé qu'on vienne perturbé ma solitude.

«  Merci, vous n'auriez pas une cigarette pour aller avec ? » Culottée la petite, je lui tendis une cigarette toujours sans un mot.

«  Super, voyez vous j'ai arrête depuis 1 mois, il paraît qu'au bout de 21 jours c'est bon, on perd une habitude, baliverne, là moi je n'y tiens plus, faut dire que je suis à bout de nerfs aussi, et j'ai de quoi !» Elle alluma sa cigarette, tremblante maladroite, et tira une forte bouffée, suivit d'une grimace. «  Ah c'est vraiment mauvais, mais qu'est ce que sa fait du bien. Vous allez peut-être trouver ma colère démesurée, mais les incivilités voyez vous, je n'en peux plus, j'en ai plein le dos, trop soupé comme on dit. Là, alors que je sors du cinéma, j'ai été voir un film que je ne vous recommande pour rien au monde, d'un ennui total, j'ai rêvé m'endormir, mais hélas, mes paupières ne se sont pas closes, et j'ai subi ce navet jusqu'au bout restant quand même à me demander si quelque chose allait bien enfin avoir lieu, mais non rien ! Vous pensez j'aurai du sortir, et vous avez raison ! Bref en sortant du ciné, je retrouve mon vélo, sans roue, ni selle !

C'est bien ma veine ! Remarquez mes antivols n'ont pas été volés ! » Je la regarde me demandant vraiment pourquoi elle me raconte tout ça et effectue un grognement signifiant que j'ai compris mais que je ne tiens pas à poursuivre la conversation. Apparemment elle ne comprend pas et poursuit. «  Je parle de moi, mais quand je vous vois, je me dis que je ne devrais sans doute pas vous embêter avec mes problèmes de vélo, vu votre tête, il doit vous êtes arrivé bien pire ! »

Ma tête, ma tête, mais je ne lui demande pas son avis !

«  Vous venez d'enterrer quelqu'un peut-être ? Vous avez été renvoyé de votre travail ?

- Non, j'ai un cancer des poumons, alors vous voyez pas de quoi me réjouir! »

Ni une ni deux, elle se précipite vers moi m'arrache ma clope et l’écrase nerveusement, puis fait pareil avec a sienne.

«  Mais vous êtes fou de continuer à fumer !!! dans votre état.

- Attendez je ne vous ai rien demandé, alors merci de me laisser en paix.

- Oh, ne le prenez pas mal, allez venez, je vous offre un vin chaud. »

Je ne sais pas pourquoi mais je l'ai suivie. Je l'ai suivie et je ne l'ai plus quittée. Cela fait maintenant 10 ans que nous sommes ensemble, que j'ai guéri mes poumons, elle leur a redonné l'air qui leur manquait, le souffle, la vie. C'est ma fée, mon ange, ma bonne étoile, alors voilà pourquoi je lui dédie aujourd'hui mon livre « Il faut croire aux miracles» car le miracle de ma vie c'est elle !

J'espère pouvoir ainsi moi aussi contribuer à faire du bien, à donner de l'espoir, du courage, et de la magie à tous ceux qui me liront, leur montrer que la fatalité n'existe pas, et que même quand tout semble noir, la lumière peut reprendre sa place.

Atelier d'écriture proposé sur www.bricabook.fr par Leiloona, photographie de Kot